Tibor Szabó, "Le sujet et sa morale"

de Federico Sollazzo (p.sollazzo@inwind.it)

En 2016, le Centre universitaire Francophone de l’Université de Szeged a publié le volume intitulé Le sujet et sa morale. Essais de philosophie morale et politique (198 pp.) de Tibor Szabó, professeur émérite de la Faculté de Pédagogie de l’Université de Szeged, spécialiste de l’histoire de la pensée italienne, française et hongroise, en particulier en ce qui concerne la philosophie politique et sociale.

Le volume est un recueil d’essais qui s’organise en deux parties, chacune précédée d’une Introduction, respectivement intitulées Essais de philosophie morale et Essais de philosophie politique. À leur tour, ces deux parties sont divisées en deux sections thématiques. Dans la première partie, nous trouvons Le sujet et sa morale (rassemblant huit essais, de la conception de l’homme chez Bergson à l’orientation francophone di Halasy-Nagy, de l’héritage cartésien dans la philosophie italienne à l’homme indigné de Camus, du savoir-vivre chez Derrida et à l’anthropologie philosophique et « l’art de vivre » chez Foucault) ainsi que Le débat entre Sartre et Lukács sur le sujet et sa morale (contenant sept essais qui étudient, comme le titre l’indique, le sujet et la subjectivité chez Sartre et chez Lukács, traitant le thème de l’existentialisme français chez Lukács, concluant cette section avec un essai sur Tintoretto vu par Sartre, Tolnay et Lukács). Dans la deuxième partie du livre, nous trouvons sections intitulées Les perspectives du sujet et sa morale (avec trois essais, traitant respectivement l’ère de l’instabilité (un essai basé sur un volume du même auteur, Tibor Szabó, est présenté par « CriticaMente », ICI), les problèmes de la globalisation actuelle (décrivant les conceptions de Serge Latouche, d’Ervin László, de Jacques Attali et d’Edgar Morin), ainsi que la « décroissance sereine » de Latouche) et Problèmes politiques in Europe Centrale (qui contient trois essais envisageantdes thèmes d’actualité sous l’aspect de la philosophie politique, abordant les questions de la société civile et de la culture politique de l’Europe centrale, celles de la culture politique et du nationalisme en Europe de l’Est ainsi que les défis politiques et moraux posés par le phénomène de la migration de masse). Le volume est terminé par une annexe, intitulée Ma jeunesse étudiante en France en 1968-69, dans laquelle l’auteur abandonne la perspective de l’historien des idées afin d’endosser celui de l’auteur d’autobiographie, tout en se rappelant ses propres expériences de formation, philosophique et humaine, acquises vers la fin des années 60 en France, en présentant comment il a élargi ses horizons linguistiques et conceptuels (d’après ma modeste opinion, étudier au moins une langue étrangère et passer une période importante de sa vie à l’étranger devraient être des expériences obligatoires et accessibles à tout le monde, étant donné que cela constitue une base pour avoir une vision plus large).

Ce volume effectue ainsi deux tâches simultanément. D’une part, il présente tout un évantail d’auteurs et de thèmes de la philosophie française contemporaine, constituant une sorte de manuel, utile pour étudiants orientés vers cette voie. D’autre part, il contient des approfondissements monographiques de ces auteurs et de ces questions, représentant un instrument scientifique pour les chercheurs déjà experts dans ces domaines.

Tout compte fait, si vous appartenez à l’une de ces catégories, la lecture du livre Le sujet et sa morale de Tibor Szabó ne peut que vous intéresser.

(Traduit de l’italien par Mária Kovács.)

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